Une blague toute libérale

  • Publié le 01 nov 2022 (Mise à jour le 12 apr 2025)
  • Temps de lecture 2 minutes
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Dans la foulée de la controverse entourant le serment au roi, Justin Trudeau devait déclarer manu militari son refus d’ouvrir la Constitution, au motif principal qu’on doit plutôt s’occuper « d’inflation et de lutte aux réchauffements climatiques ».

On le savait déjà, mais quand même rigolo de voir le premier ministre avouer être incapable de marcher et mâcher de la gomme simultanément. On cherchera aussi, du même coup, quelconque mesure anti-inflationniste récemment adoptée par son gouvernement. Reste, cela dit, que la principale blague réside ailleurs : s’occuper de la lutte aux réchauffements climatiques, sérieux? Où et quand ça, au fait? À vrai dire, en termes d’outrecuidance et culotterie, plutôt difficile à battre, comme propos.

Parce que s’il l’ignorait, cette lutte se perd chaque jour davantage depuis l’arrivée de son gouvernement au pouvoir. Respecter les cibles de l’Accord de Paris? Même pas proche. Au point où, à nouveau, le consensus scientifique international annonce le pire : l’humanité est à quelques centimètres d’un indicible ravin. Cinq points de bascule, dont deux purement canadiens, devaient d’ailleurs être atteints incessamment. Rappelons, au passage, que les Canadiens émettent deux fois plus de gaz à effet de serre que les Chinois, et six fois plus que les Indiens. Si l’ensemble des citoyens mondiaux consommaient autant que ceux du plusse beau pays du monde, 4,6 planètes seraient requises. Vous avez bien lu.

Si, au moins, Justin se contentait de se regarder les deux doigts dans le nez. Mais non. Il s’affairera, plutôt, à constituer l’une des plus grosses jokes occidentales en la matière. Notamment en subventionnant davantage l’industrie pétrolière que… les conservateurs de Darth Vader Harper. Faut le faire. Et dans la même lignée, les données confirment que la production de pétrole issu de sables bitumineux, soit les plus polluants, est de 25 % plus importante aujourd’hui sous les libéraux. De toute beauté.

S’occuper de la lutte aux réchauffements, vraiment, Justin? Et comment? En interdisant les pailles en plastique? Sûrement pas, du moins, en autorisant le néo-projet de forage Baie du Nord, autre claque en pleine face à la survie de l’humanité. Ni en payant près de 10 milliards pour nous acheter un beau pipeline parfaitement moribond.

Comme si la blague, voire fraude, n’était pas suffisamment juteuse, son ministre potiche, Steven Guilbault, allait en rajouter une jolie couche. Dans une rare sortie émotive laissant croire qu’il n’est pas – au contraire de la croyance populaire, embaumé – le ministre inutile « reproche aux sociétés pétrolières canadiennes de ne pas avoir investi d’argent dans leurs promesses de lutter contre les changements climatiques ».
Il ajoute, selon Le Devoir, que « les principaux acteurs pétroliers du pays ont promis d’agir au sujet des émissions de gaz à effet de serre, mais ont plutôt versé la plupart de leurs bénéfices records aux actionnaires ».

Pour seul exemple, Imperial Oil a déclaré, pour les neuf premiers mois de 2022, un fantastique 6,2 milliards de $, presque quatre fois plus qu’à pareille date l’an dernier.

Hipelaye, mon Steven. On savait que tu dormais au gaz – sans jeu de mots – mais on te croyait un peu moins nono, quand même. Tu t’étonnes, sans rire, que les actionnaires des pétrolières, celles que ton gouvernement subventionne grassement pour se taper de monstrueux profits, empochent ceux-ci plutôt que de les réinvestir dans la lutte?

Aucune idée pour vous, mais perso, j’ai franchement l’impression d’assister, depuis trop longtemps d’ailleurs, à un formidable dîner de cons. Reste à savoir qui, autour de la table, est le bozo désigné.

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